La réponse brésilienne au génial Skate Kitchen et à Betty (série HBO) de Crystal Mozelle s'appelle Je m'appelle Bagdad (au cinéma depuis le 22 septembre 2021).
De Kids de Larry Clark à Paranoid Park de Gus Van Zant en passant par 90's de Jonah Hill ou les Seigneurs de Dogtown de Catherine Hardwicke, la culture skate inspire les réalisateurs et réalisatrices.
"C'est mon film punk" nous explique Caru Alves de Souza. "Je m’appelle Bagdad est comme une chanson de punk rock. On l'a tourné comme on joue du punk rock. Mon envie était de lancer des "one, two, three, four" puis de filmer afin de conserver l'énergie, la spontanéité et de privilégier l'improvisation. Il ne fallait surtout pas sur-intellectualiser ce que l’on faisait. J'ai voulu surfer sur l'énergie plutôt que sur une trop grande réflexion. Comme quand on joue du punk rock."
Caru Alves De Souza : C’est une période de la vie qui m’intéresse car la jeunesse possède une énergie que j’aime et une incertitude sur les choses que je trouve touchante. C’est une période qui permet d’explorer tellement de thèmes et de points de vues différents. Travailler avec des jeunes acteurs offre énormément de possibilités. J’ai eu une adolescence agitée et compliquée mais heureuse. Ce qui explique peut-être pourquoi je reviens sans cesse à cette période.
Vos histoires ont toutes une base autobiographique ?
Oui. La base de mes films est toujours autobiographique. Mais au fur et à mesure du développement des projets, d’autres influences se rajoutent selon les personnages et les gens impliqués. Mon premier court-métrage traitait d’un ado gay qui faisait son coming out. Je ne suis clairement pas un jeune homme homosexuel (rires). Mais cette histoire étair inspirée par le vilain petit canard. C’est ainsi que je me sentais adolescente. Je me sentais comme une personne qui n’avait sa place nulle part. A partir de cet élément de ma vie, j’ai tenu à raconter une autre histoire. C’est la même chose pour Bagdad. J’ai été cette adolescente sauvage et punk.
Oui. Mais les garçons m’ont vraiment surpris. Surtout en ayant grandi dans un environnement et une société brésilienne aussi macho et homophobe. J’ai été heureuse de voir qu’ils sont conscients de ces dérives et qu’ils savent qu’un changement doit arriver et rapidement. On doit changer nos manières de réfléchir et d’agir.
Cette communauté skate féminine est aussi solidaire. Dans le film, les filles comprennent vite que pour agir, elles sont plus fortes en tant que groupe qu’individuellement.
En écrivant le scénario, je me suis rendu compte que la plupart des films mettant en scènes de femmes dans les premiers rôles les montrent toujours seules, se battant seules, souffrant seules. J’en ai eu marre de voir pendant deux heures des femmes souffrir seules avant de finalement trouver le bonheur les cinq dernières minutes du film. Je ne pouvais pas écrire une histoire comme cela. Je voulais une histoire dans laquelle les filles seraient unies et heureuses du début à la fin. Les problèmes arrivent mais êtres unies leur permet de mieux les affronter.

By Totox69
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